2016 Toutes à Strasbourg

Du 29 mai au 5 juin 2016

Depuis 1 an et demi que nous sommes inscrites, nous voilà prêtes pour ce voyage itinérant. Cette manifestation organisée par la commission féminine de la ligue Rhône Alpes de la FFCT va ainsi nous permettre de participer au plus grand rassemblement de féminines, ceci à l’occasion du 20ème  anniversaire de la fête européenne du vélo. Nous sommes 210 ambassadrices du cyclotourisme, divisées en 11 groupes, (le nôtre se nomme Les Guignolettes, en l’honneur de Guignol, marionnette bien connue des Lyonnais) qui prennent le départ à Bourgoin Jallieu, ce dimanche 29 mai pour un itinéraire de 700 km en 6 étapes, jusqu’à Strasbourg.

Dimanche : C’est sous une pluie battante que nous laissons les derniers villages isérois. La route  du Bugey nous emmène dans l’Ain : Glandieu et ses cascades, Belley et ses falaises, le lac de Massigneux, tous se camouflent sous les averses et nous… sous les capes de pluie. En toute fin de parcours nous montons le col de la Lèbe, puis sous une douche mémorable, nous descendons par une route devenue rivière jusqu’à notre hébergement : le centre sportif d’Hauteville. Salut les émotions !

Lundi : Départ sous une grosse pluie qui va nous accompagner toute la journée à travers le Bas-Bugey : Cormoranche, Champdor, Artinthod, Orgelet. Une descente rapide, un vrai exercice d’aquabike où, seuls les crissements des freins et des patins se font entendre y compris les grands cris lorsque  voitures et camions nous éclaboussent copieusement. Par le pont de Pyle,  nous voilà enfin arrivées, trempées et grelottantes, au camping du VVF de Trélachaume, lieu de notre hébergement  situé au bord du lac de Vouglans, un site pourtant magnifique même par cette sale météo.

Mardi : La pluie résiste toujours, nous aussi ! Nous sommes à présent dans la région des lacs et des cascades : Clairvaux, St Point… Une réception en notre honneur nous est donnée par Monsieur le Maire de Longevilles, l’équipe du centre de vacances Ternélia nous accueille chaleu-reusement, des producteurs locaux sont là aussi qui nous régalent de leurs  produits. Suite à cette halte très réconfortante nous reprenons la route jusqu’à notre hôtel à Pontarlier.

Mercredi  : La pluie s’essoufflerait-elle ? Le ciel paraît plus clément…  Nous longeons le Doubs, bordé de tourbières. La rivière dessine de belles courbes à travers un paysage doux et reposant. Nous empruntons « le chemin-train » ; la piste dessert de ravissants villages, tous fleuris : Montbenois, Sancy-le-Grand. Nous longeons le canal « Rhône-Rhin », passons Dompierre, Port Pont-Canal qui nous rappellent quelques souvenirs du périple « V.A.E.-CCSM », de St Martin à Strasbourg. Notre étape se termine à Danjoutin-Belfort par l’itinéraire cyclable jusqu’à notre hôtel : « du Roi Soleil », rien que çà !

Jeudi : la pluie reprend de plus belle. Il est dit que nous connaîtrons  Belfort que sous l’eau ! K-ways, capes, nous nous transformons en de véritables grenouilles perchées sur des roues ruisselantes. Mais qu’importe, le mauvais temps ne gâchera  ni notre journée, ni notre moral d’acier, toutes solidaires et volontaires à faire  un pied de nez au ciel très fâché. Nous quittons la vieille ville sous la garde de son lion imposant, ses ruelles pavées et glissantes favorables aux crevaisons. Direction Thann, Cernay, Hartmanwiller, Hissenheim, Eguisheim, nous arrivons, vous l’avez deviné, en Alsace avec ses maisons colorées, ses jardins fleuris, ses rues propres. L’arrivée à Colmar annonce la fin de l’étape où nous sommes installées dans un hôtel toujours aussi confortable que les précédents.

Vendredi : Encore et encore de la pluie !  Riquewhir,  Berghem et ses 3 tours,  de ravissants villages nous accompagneront toute la journée. Nous devinons le Haut Koenigsburg noyé dans le brouillard. A Ribeauvillié, une mince éclaircie nous décide à faire l’ascension de ce site prestigieux. Nous sommes 6 de notre groupe à vouloir monter vers son château, notre récompense ? : l ’avoir fait sur  une belle route ouverte aux paysages, sous un ciel plus raisonnable, découvrir au sommet une vue dégagée sur la plaine alsacienne, la forteresse sort peu à peu de ses nappes de brouillard et  s’offrir  une belle descente sur une route sèche en direction de Sélestat. Ce sera à Chatenois-Scherwiller que nous retrouverons notre groupe. Nous poursuivons sur les petites routes cabossées du vignoble alsacien jusqu’à Hilsemheim, lieu de notre pique-nique au bord de l’ILL où les « pioux-pioux » nous dévorent. La pluie ne nous laisse guère de répit, un gros grain arrive, de nouveau nous enfourchons nos montures sous la pluie. Alors que des petits villages se donnent la main, les gouttes s’espacent. Nous prenons le chemin de halage du canal Rhin-Rhône jusqu’aux portes de Strasbourg où subitement, le ciel a ouvert ses vannes et déversent sur nous ses bacs d’eau. Encore quelques kilomètres sont à faire, dans et sous l’eau, avant de rejoindre l’hôtel situé à proximité du centre historique de la ville.

 On peut dire que notre départ de Bourgoin et notre arrivée à Strasbourg  ont été copieusement  arrosés ! Et pourtant, nous n’avons pas pris un seul mm, mais à ce qu’il paraît, seules les mauvaises herbes poussent par temps humide !

Samedi : « quartier libre », nuit réparatrice, réveil tardif,  petit déjeuner copieux…. Visites et découvertes, lèche-vitrines, dégustation des produits régionaux, participation aux animations « autour du vélo » proposées par le Codep du Bas-Rhin, quand… Devinez ! : une douche, la totale et la dernière, nous pousse sous des abris. Nous terminons cette journée au restaurant où une succulente  choucroute aux 4 viandes s’ajoute à une chaude ambiance.

Dimanche : C’est la préparation du défilé. Casques, vélos fleuris, drapeaux et banderoles, insignes de notre région. C’est le grand rassemblement de toutes ces cyclotes venues de tous les coins de France et d’ailleurs, toutes les ligues sont représentées. Plus de 2 500 filles prennent le départ au Jardin des 2 rives, un site magnifique, en direction du centre historique : l’Université, le Palais Royan,  l’incontournable Cathédrale, pour se diriger ensuite vers le Parlement européen,  la Cour européenne de  justice et le Conseil européen. Tout du long, on chante, on danse (même sur un vélo), accompagnées d’une musique entraînante. A tous les carrefours, bénévoles, signaleurs, motards et police municipale veillent à notre sécurité (toutes les voies d’accès sont d’ailleurs fermées à la circulation). Sur notre passage, les habitants nous saluent, applaudissent, prennent  part à cette grande fête. Notre joie et le plaisir d’y participer  se devinent sur tous les visages. Le défilé poursuit sa randonnée par le parc de L’Orangerie, un lieu ravissant où au-dessus de nous, les cigognes se croisent et se décroisent dessinant un magnifique ballet. Nous voilà à Kehl, une courte visite en Allemagne pour terminer la boucle au Jardin des 2 rives.  Là, c’est un pique-nique géant qui nous attend avec ses tartes flambées, ses chopes de bière avant de  mettre fin à une si belle journée, le croyez-vous ? Epargnée par le mauvais temps !

C’est le retour. Cars et remorques  nous ramènent dans la région lyonnaise.

Nous revenons ravies de cette semaine passée parmi cette grande famille qu’est la commission féminine de la ligue Rhône Alpes. Des copines que nous avons retrouvées… des nouvelles rencontres que nous avons faites… Beaucoup d’échanges et d’émotions passées ensemble, une semaine chargée de richesse humaine qui nous ferait presque oublier le monde actuel dans lequel nous vivons. Oui, une belle expérience !

Un grand merci  et reconnaissance pour tout le « Staff » une équipe « TOP » remarquable par son efficacité, sa gentillesse, sa patience, sa disponibilité. Uniquement composée   de bénévoles,  prenant sur leurs congés du temps pour nous satisfaire au mieux : coordinateurs et coordinatrices, initiatrices des parcours, mécaniciens, gestionnaires des bagages, des hébergements,  préparation des pique-nique chauds et copieux toujours servis à l’abri des intempéries par des cuisiniers très sympas (même une gigantesque paëlla a été assurée)…  Bravo à tout ce petit monde !

Il faut le savoir !  Aurélie en situation d’handicap et Thierry son pilote, un tandem exceptionnel, qui à eux 2 « l’impossible est possible ». En Binôme, tous les jours sous la pluie,  Aurélie s’est servie de ses bras et ses mains pour pédaler tandis que Thierry, installé derrière elle,  a usé de ses jambes et de ses forces pour faire avancer leur tandem de 200 kg. Nous les avons accompagnés avec tous nos encouragements possibles, aidés à réussir ce magnifique défi. Les yeux d’Aurélie brillent de bonheur d’avoir réussi, Thierry est heureux du succès de cette belle aventure.

Tous deux nous ont donné une vraie leçon de vie. Respect, félicitations et bravo.

N.B. : pistes, chemins sont tous des voies cyclables asphaltées et propres.

Hélène M. & Marie-Claude T.

Article paru dans le Dauphiné Libéré